Pie
XII et les juifs : extraits de l'article du Rabbin
David Dalin,
paru dans la documentation catholique
n°2266, 17 mars 2002
Pie XII et les juifs
Le rabbin David Dalin est un éminent historien américain,
spécialiste, entre autres, des relations entre juifs et chrétiens,
appartenant à un courant conservateur du judaïsme. En 2001,
il a publié dans The Weekly Standard Magazine un article
où il s'attache à mettre en valeur l'action de Pie XII envers
les juifs, notamment en montrant comment les événements
et sources historiques peuvent être diversement lus et évalués
selon le parti pris de l'auteur. Il appuie sa démonstration sur
de nombreux ouvrages, plus ou moins récents, relatifs au rôle
de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale.
Bien avant la disparition de Pie XII en 1958, des rumeurs sur sa soi-disant
sympathie envers les nazis font déjà le tour de l'Europe,
alimentées par la propagande communiste anti-occidentale. Après
son décès, les critiques s'effacent quelque temps pour
laisser place aux hommages rendus par les juifs et les non-juifs, et
refont surface en 1963 avec la première de la pièce Le
Vicaire, écrite par Rolf Hochhuth, auteur allemand de gauche
(et ancien membre des Jeunesses hitlériennes). Dans cette pièce,
une fiction ayant fait couler beaucoup d'encre, on voit un Pie XII à
ce point occupé par les finances du Vatican qu'il en est indifférent
à l'extermination des juifs en Europe. Le travail de Hochhuth
est cependant remarqué par la critique et déclenche une
polémique qui dure jusqu'à la fin des années 60.
Trente ans plus tard, voilà qu'elle ressurgit pour des raisons
qui restent encore à éclaircir.
Le terme de « ressurgir » convient tout à fait puisque
c'est un véritable torrent qui s'abat depuis dix-huit mois. En
effet, neuf livres traitant de Pie XII ont été publiés
dans cette période : Le Pape et Hitler de John Cornwell (1),
Pie XII et la Deuxième Guerre mondiale de Pierre Blet (2), Papal
Sin de Garry Wills, Pope Pius XII de Margherita Marchione, Hitler, the
war and the Pope de Ronald J. Rychlak, L'Église et les nazis
1930-1965 de Michael Phayer (3), Under his very window de Suzan Zuccotti,
The Defamation of Pius XII de Ralph McInerny et plus récemment,
Constantine's Sword de James Carroll.
Des attaques contre le Pape
Les travaux de Blet, Marchione, Rychlak et McInerny prennent la défense
de Pie XII. Quant à ceux de Wills et Carroll, ils traitent
du Pape dans le contexte plus global d'une attaque contre le catholicisme.
Les défenseurs de Pie XII sont donc les plus nombreux et les
plus éclairés, notamment en ce qui concerne Hitler, the
war and the Pope, l'un des meilleurs et des plus prudents ouvrages publiés
dernièrement, grave et critique à la fois. Ce sont cependant
ceux qui attaquent le Pape qui ont le plus attiré l'attention,
tout particulièrement le livre de John Cornwell Le Pape et Hitler.
Ce volume largement révisé a été lancé
avec pour slogan : Pie XII, « l'homme d'Église le plus
dangereux de l'histoire moderne », sans qui « Hitler ne
serait jamais arrivé à ses fins ». On croit de plus
en plus au « silence » du Pape, comme le prouve la presse
américaine : « Que Pie XII ait placé les intérêts
de l'Église avant la conscience catholique est un des événements
les plus sombres de l'histoire catholique », c'est ce qu'écrit
le New York Times, presque entre parenthèses, dans un article
paru le mois dernier sur Constantine's Sword, de James Carroll.
Le plus curieux, c'est que ceux qui adoptent cette ligne de pensée
- d'anciens séminaristes tels que John Cornwell et Garry Wills
ou un ancien prêtre tel que James Carroll - sont des catholiques
déchus ou déçus. Une telle campagne d'acharnement
aurait choqué les anciens chefs de la communauté juive.
Pendant et après la guerre, de nombreux juifs connus dans le
monde entier, des Albert Einstein, Golda Meir, Moshe Sharett et autres
Isaac Herzog, ont publiquement remercié Pie XII. En 1967, dans
son livre Three popes and the Jews, le diplomate Pinchas Lapide, qui
fut consul d'Israël à Milan et qui interviewa des survivants
italiens de l'Holocauste, écrit que Pie XII « a sauvé
d'une mort certaine entre les mains des nazis au moins 700 000, voire
860 000 juifs ».
Soyons clairs : Eugenio Pacelli, puissant homme d'Église qui
fut nonce apostolique en Bavière et en Allemagne de 1917 à
1929, puis Secrétaire d'État du Saint-Siège de
1930 à 1939 avant de devenir Pie XII six mois avant que n'éclate
la Deuxième Guerre mondiale, cet homme donc n'est pas aussi proche
des juifs que l'est Jean-Paul II aujourd'hui. Il ne parvient pas non
plus à défendre les juifs avec succès. Malgré
ses efforts désespérés pour préserver la
paix, la guerre éclate, et malgré ses protestations contre
les atrocités allemandes, l'Holocauste dans toute son horreur
a bien lieu. Sans aller chercher bien loin, un examen attentif montre
que l'Église catholique a manqué certaines occasions d'influencer
le cours des événements, qu'elle n'a pas accordé
assez de crédit aux intentions des nazis et que certains de ses
membres, sensibles à l'antisémitisme, ont encouragé,
voire malheureusement prôné l'idéologie nazie dans
certains cas.
Cependant, faire de Pie XII la cible de notre indignation contre les
nazis et compter le catholicisme parmi les institutions ayant perdu
leur légitimité en raison des horreurs de l'Holocauste
prouve un certain manque de compréhension de l'Histoire.
Un débat sur l'avenir de la papauté
Pratiquement aucun des livres récemment publiés sur Pie
XII et l'Holocauste ne traite effectivement de ces deux sujets. Ils
abordent en fait le débat catholico-catholique de l'évolution
de l'Église aujourd'hui, ce qui permet aux plus libéraux
d'utiliser l'Holocauste comme argument contre les plus traditionalistes.
Le débat théologique sur l'avenir de la papauté
est un sujet dont les non-catholiques ne devraient pas trop se mêler.
Cependant, et quels que soient leurs sentiments envers l'Église
catholique, les juifs ont pour devoir d'empêcher tous ceux qui
veulent détourner l'Holocauste et l'utiliser à des fins
partisanes, notamment lorsque ces tentatives finissent par discréditer
le témoignage des survivants et mettent en accusation des personnes
autres que Hitler et les nazis.
Les récentes attaques à l'encontre de Pie XII relèvent
d'une technique fort simple. Il suffit de minorer et de lire sous un
angle défavorable une preuve d'action bienveillante et inversement
Par exemple, les opposants les plus fervents au Pape Pie XII sont rarement
allés jusqu'à l'accuser d'antisémitisme, un pas
que Cornwell franchit dans son livre Le Pape et Hitler en se fondant
sur une lettre de Pacelli datant de 1917 et parlant de « culte
juif ». Il va sans dire que le terme de « culte »
utilisé par un homme d'Église né en 1876, Italien
de surcroît, n'a rien à voir avec le même terme repris
par un anglophone en l'an 2000. Ce n'est pas par hasard non plus si
Cornwell parle de culte catholique de l'Assomption et de culte de la
Vierge Marie. C'est ce genre d'argument que Rychlak s'attèle
à démonter brillamment dans l'épilogue de son Hitler,
the war and the Pope.
Dans son livre Under his very Window, Suzan Zuccotti utilise exactement
la même technique que Cornwell. Selon certains témoignages,
Giuseppe Nicolini, évêque d'Assise, brandissant une lettre,
déclara que le Pape lui-même l'avait écrite afin
de réclamer de l'aide lors d'une rafle contre les juifs italiens
en 1943. Mais parce que le prêtre n'a pas effectivement lu la
lettre, Zuccotti n'y voit là que mensonge et rejette donc ce
témoignage.
Elle préfère croire ce que raconte le diplomate allemand
Eitel F. Mollhausen en 1967 : il aurait envoyé, pendant la guerre,
des informations à l'ambassadeur d'Allemagne près le Saint-Siège,
Ernst von Weizsäcker, qui les aurait fait remonter jusqu'à
de hauts responsables de l'Église. Voilà selon Zuccotti
les preuves irréfutables par lesquelles le Pape était
forcément au courant des rafles allemandes. Mais une lecture
plus détaillée nous laisse à penser que Pie XII
était au courant de rumeurs et qu'il s'en était entretenu
avec l'occupant nazi. La Princesse Enza Pignatelli Aragona déclara
plus tard que lorsqu'elle vint dire au Pape, au matin du 16 octobre
1943, que les Allemands avaient procédé à la rafle,
ses premiers mots furent : « Mais les Allemands avaient pourtant
promis qu'ils ne toucheraient pas aux juifs » ! Avec ce genre
d'argument, les écrivains contemporains n'ont aucun mal à
dresser deux sortes de conclusions déjà toutes faites.
La première : l'Église catholique doit porter la responsabilité
de l'Holocauste car, selon Zuccotti, « Pie XII était le
plus coupable ». La deuxième : la culpabilité de
l'Église relève de certains aspects de l'Église
que Jean-Paul II continue de représenter aujourd'hui encore.
De fait, Le Pape et Hitler, Papal Sin et Constantine's Sword sont très
clairs dans leurs conclusions : le traditionalisme de Jean-Paul II est
le pendant du soi-disant antisémitisme de Pie XII et la position
actuelle du Vatican sur l'autorité papale s'explique par la complicité
de l'Église dans l'extermination des juifs par les nazis. Comment
ne pas réagir face à de telles monstruosités et
à un tel détournement de l'Holocauste ?
Il est vrai que, tout au long de la controverse provoquée par
la pièce Le Vicaire, mais également au cours de longues
auditions pour sa canonisation (dont la procédure a débuté
en 1965), Pie XII n'a pas eu que des partisans dans la communauté
juive. En 1964, par exemple, Guenter Lewy publie The Catholic Church
and Nazi Germany. Et en 1966, Saul Friedländer écrit Pie
XII et le 3e Reich (4). Ces deux ouvrages indiquent que l'anticommunisme
de Pie XII explique son soutien à Hitler afin de faire barrage
aux Russes.
Mais depuis 1989 on sait que les Soviétiques ont, eux aussi,
commis des atrocités. C'est pourquoi l'obsession anticommuniste
du Pape est plus compréhensible aujourd'hui qu'elle ne l'était
dans les années 60. On sait également que Pie XII classait
les menaces par ordre de priorité. En 1942, par exemple, il déclare
à un visiteur : « Le danger communiste est bien réel
mais en ce moment c'est le danger nazi qui m'inquiète le plus
». Il intervient auprès des évêques américains
afin que les Soviétiques bénéficient de lignes
de crédits et refuse clairement de donner sa bénédiction
à l'invasion de la Russie par les nazis. Cependant, l'accusation
d'anticommunisme envers le Pape a la peau dure puisque James Carroll
dans son Constantine's Sword attaque le concordat signé par Hitler
en 1933 en se demandant si Pacelli n'aurait pas négocié
un tel accord avec les Bolcheviques. Sans le savoir Carroll pose la
bonne question car la réponse est oui : le futur Pape était
déjà intervenu dans ce sens dans les années 20.
Force est de constater que Pie XII a aussi ses défenseurs chez
les juifs. Nous avons déjà parlé de Lapide et de
son livre Three Popes and the Jews. Viennent s'y ajouter A Question
of Judgement, un pamphlet écrit en 1963 par Joseph Lichten, membre
de la Ligue contre la Diffamation ; une critique très sévère
du livre de Friedländer par Livia Rotkirchen spécialiste
de l'histoire de la communauté juive slovaque à Yad Vashem
; enfin, le cri d'indignation du grand historien hongrois Jeno Levai,
Pius XII was not silent (publié en 1968), dont l'excellente préface
est de Robert M.W. Kempner, procureur adjoint américain aux procès
de Nuremberg.
Pas de mutisme face à la tragédie juive
Face aux attaques dont est à nouveau victime Pie XII depuis
quelques mois, plusieurs sommités juives ont décidé
de rompre le silence. Sir Martin Gilbert a relaté, lors d'une
interview, que l'ancien Pape devait être remercié plutôt
que calomnié. Michael Tagliacozzo, personnalité de premier
plan de la communauté juive de Rome pendant l'Holocauste, ajoute
qu'il possède un dossier intitulé : « Calomnies
à l'encontre de Pie XII », et que sans cet homme, le nombre
de victimes eut été plus important encore. Enfin, Richard
Breitman, le seul historien à avoir eu accès aux dossiers
d'espionnage américain de la Deuxième Guerre mondiale,
note que des documents secrets prouvent que « Hitler se méfiait
du Saint-Siège car il cachait des juifs ».
Toutefois, c'est le livre de Lapide, écrit en 1967, qui reste
la référence dans ce domaine. Et depuis sa publication,
les archives du Vatican, entre autres, se sont peu à peu ouvertes.
De nombreux centres de recherche historique ont compilé une multitude
d'interviews de personnes ayant survécu à l'Holocauste,
d'aumôniers militaires et de catholiques civils. Vu la nouvelle
salve d'attaques, le temps est venu de défendre Pie XII car,
malgré ce que l'on entend ici et là, des preuves historiques
confirment aujourd'hui que le Pape n'est pas resté muet face
à la tragédie juive et que ses contemporains connaissaient
ses positions.
En janvier 1940, par exemple, le Pape demande à Radio Vatican
de « rendre public les épouvantables cruautés de
la tyrannie barbare » que les nazis imposent aux juifs et aux
catholiques. Une semaine plus tard, le Jewish Advocate de Boston parle
de cette émission comme d'une « dénonciation franche
des atrocités allemandes en Pologne qui sont autant de négations
de la conscience morale humaine ». Dans son éditorial,
le New York Times écrit alors : « Le Vatican s'est exprimé
avec une autorité qui ne peut être mise en doute et a confirmé
que la Pologne vivait bel et bien sous le règne de la terreur
». Enfin, en Angleterre, le Manchester Guardian salue Radio Vatican
comme « la voix de la Pologne torturée ».
Une lecture exhaustive et minutieuse des preuves montre que Pie XII
a toujours été très critique envers le nazisme.
Voici ce qu'il déclare avant la guerre :
1) Des quarante-quatre discours prononcés lorsqu'il est Nonce
apostolique en Allemagne entre 1917 et 1929, quarante dénoncent
un aspect ou un autre de l'idéologie nazie.
2) En mars 1935 il écrit une lettre ouverte à l'évêque
de Cologne, traitant les nazis de « faux prophètes, orgueilleux
tel Lucifer ».
3) Cette même année, il accable les idéologies «
possédées par la superstition de la race et du sang »
devant des milliers de pèlerins à Lourdes. Deux ans plus
tard, à Notre-Dame de Paris, il qualifie l'Allemagne de «
nation puissante et noble que de mauvais bergers fourvoient vers une
idéologie de la race ».
4) Il affirme en privé que les nazis sont « diaboliques
», et à Soeur Pascaline, sa secrétaire pendant de
longues années, que « Hitler est tout à fait obsédé.
Il détruit tout ce dont il n'a pas besoin et est capable de piétiner
des cadavres ». En 1935, lors d'une réunion avec ce héros
de l'anti-nazisme qu'était Dietrich von Hildebrand, il déclare
que la réconciliation entre la chrétienté et le
racisme nazi est impossible puisqu'ils sont aussi différents
que le feu et l'eau.
5) Un an après sa nomination au poste de Secrétaire d'État
en 1930, Radio Vatican commence à émettre, en partie sous
son impulsion. Le journal du Vatican l'Osservatore Romano, moribond
avant son arrivée, retrouve des couleurs grâce à
Pacelli, avec par exemple le récit in extenso de « La nuit
de Cristal » en 1938. Mais la radio fut toujours à la hauteur,
diffusant des sujets aussi controversés que des demandes de prières
pour les juifs persécutés en Allemagne après l'adoption
des Lois de Nuremberg en 1935.
6) Alors que Pacelli est encore son conseiller, Pie XI proclame devant
un groupe de pèlerins Belges en 1938 que « l'antisémitisme
est inadmissible ; spirituellement, nous sommes tous des Sémites
» (5). C'est Paccelli qui écrit l'Encyclique de Pie XI
intitulée Mit brennender Sorge, (« C'est avec une vie inquiétude
») (6), l'une des condamnations les plus virulentes du Saint-Siège
contre l'Allemagne. À vrai dire et tout au long des années
30, la presse nazie ne cesse de brocarder Pacelli, le cardinal «
pro-juif » : en effet, au cours de son mandat de Secrétaire
d'État, il envoie cinquante-cinq lettres de protestation aux
Allemands.
Actions de Pie XII
Ajoutons à cela ce que fait Pie XII pendant la guerre :
1) Sa première Encyclique, publiée dans l'urgence en
1939 et intitulée Summi Pontificatus (7) est un plaidoyer pour
la paix. On peut également y lire que le rôle du Pape n'est
pas de rejeter la responsabilité de la guerre sur telle ou telle
partie mais plutôt d'intercéder auprès des deux
parties au conflit. Mais il cite explicitement saint Paul - «
il n'y a ni païen ni juif »(8) - et utilise le terme «
juif » dans le contexte du rejet de l'idéologie raciale.
Le New York Times salue l'Encyclique en première page de son
numéro du 28 octobre 1939 par ce titre : « Le Pape condamne
le racisme, les dictateurs et ceux qui violent les traités ».
Les avions alliés larguent des milliers de copies sur le sol
allemand afin de réveiller le sentiment anti-nazi.
2) En 1939 et 1940, il joue les intermédiaires secrets entre
les conspirateurs anti-Hitler et les Britanniques. Il prend également
des risques en avertissant les Alliés que l'Allemagne est sur
le point d'envahir les Pays-Bas, la Belgique et la France.
3) En mars 1940, Pie XII reçoit Joachim von Ribbentrop en audience.
Il s'agit du ministre allemand des Affaires étrangères
et seul haut-responsable nazi à se déplacer au Vatican.
Les Allemands comprennent au moins la position du Pape puisque Ribbentrop
critique le fait que le Saint-Siège se soit rangé aux
côtés des Alliés. Sur quoi Pie XII répond
par une longue liste d'atrocités commises par les Allemands.
Dans son édition du 14 mars, le New York Times informe que «
face à Herr Ribbentrop, le Pape a pris la défense des
juifs allemands et polonais ».
4) Lorsqu'en 1942 les évêques de France publient des lettres
pastorales s'insurgeant contre les déportations, Pie XII envoie
son Nonce protester auprès du gouvernement de Vichy contre «
les arrestations inhumaines et les déportations de juifs depuis
la France occupée vers la Silésie et certaines régions
de Russie ». Pendant six jours, Radio Vatican reprendra ces lettres
alors qu'en Allemagne et en Pologne le fait même d'écouter
cette radio est passible de la peine capitale. Le 6 août 1942,
le New York Times titre « On dit que le Pape prend la défense
des juifs déportés de France ». Trois semaines plus
tard, c'est au Times d'écrire « Vichy arrête des
juifs ; le Pape est ignoré ». La riposte ne se fait pas
attendre : à l'automne 1942, le bureau de Goebbels distribue
dix millions d'exemplaires d'un pamphlet décrivant Pie XII comme
le « Pape pro-juif » et décrivant précisément
ses diverses interventions auprès des autorités françaises.
5) À l'été 1944, après la libération
de Rome mais avant la fin de la guerre, Pie XII dit à un groupe
de juifs romains venus le remercier de les avoir protégés
: « Pendant des siècles les juifs ont été
traités injustement et méprisés. L'heure est venue
de les traiter avec justice et humanité. Dieu le veut et l'Église
le veut. Saint Paul nous dit que les juifs sont nos frères. Qu'ils
soient également nos amis ».
Les livres attaquant Pie XII dénigrent un par un ces exemples
pour que le lecteur oublie combien ils sont nombreux alors qu'ils témoignent
devant tous, et notamment devant les nazis, de la position du Pape.
Allons plus loin dans la démonstration. Pour Cornwell et Zuccotti,
le discours de Noël 1942 n'est pas assez virulent alors que pour
ses contemporains, Pie XII est plutôt explicite. Le lendemain
de ce discours, on peut lire dans l'éditorial du New York Times
: « La voix de Pie XII est un cri dans le silence et la nuit qui
enveloppent l'Europe cet hiver... En appelant de ses voeux un "véritable
nouvel ordre" fondé sur la "liberté, la justice
et l'amour", [...] le Pape se place à l'opposé de
Hitler ».
Il réitère l'année suivante en parlant de «
ces centaines de milliers de personnes marquées du sceau de la
mort ou de l'extinction du seul fait de leur nationalité ou de
leur race ». À l'époque, cette diatribe est considérée
comme une condamnation publique de l'extermination des juifs par les
nazis. De fait, les Allemands eux-mêmes le comprennent comme tel.
En effet, une note interne du parti indique que « son discours
est une attaque à tout ce que nous défendons... Il parle
clairement au nom des juifs... Il accuse le peuple allemand d'injustice
envers les juifs et se fait le porte-parole des criminels de guerre
juifs ».
Les nazis connaissant parfaitement la position du Pape à leur
égard, cela pouvait avoir des conséquences dramatiques
pour le Vatican : en effet, ce dernier avait déjà été
le théâtre d'affrontements. En 1809, Pie VII avait été
obligé de se livrer aux armées de Napoléon ; Léon
IX avait dû fuir Rome après l'assassinat de son chancelier
et enfin Léon XIII avait été poussé à
l'exil à la fin du XIXe siècle.
Cependant, le ministre des Affaires étrangères de Mussolini
rapporte que Pie XII est « prêt à être déporté
dans un camp de concentration plutôt que de renier ses convictions
». Hitler a clairement exprimé son intention d'investir
le Vatican, afin de « coffrer ce ramassis d'agitateurs ».
Pie XII est d'ailleurs au courant des divers plans visant à le
kidnapper. Ernst von Weizsäcker conseille plusieurs fois au Vatican
de ne pas provoquer Berlin et l'ambassadeur nazi en Italie, Rudolf Rahn,
décrit lui aussi l'un des projet d'enlèvement fomenté
par Hitler et les efforts des diplomates allemands pour l'en dissuader.
Le général Carlo Wolff déclara plus tard que Hitler
lui avait demandé, en 1943, « d'occuper le Vatican et la
Cité du Vatican au plus vite, de s'assurer des archives ainsi
que du trésor dont la valeur est inestimable et de transférer
le Pape et la Curie, pour les protéger, afin qu'ils ne tombent
pas dans les mains des Alliés et n'exercent une quelconque influence
politique ». Au début du mois de décembre 1943,
Wolff réussit à convaincre Hitler de renoncer à
son plan.
S'il avait été plus explicite
Lorsqu'on se penche sur les décisions que Pie XII aurait pu
prendre, on aurait aimé (moi en premier) qu'un plus grand nombre
d'excommunications aient été prononcées. Les nazis
nés catholiques ont été automatiquement excommuniés
soit parce qu'ils n'allaient plus à la messe, soit parce qu'ils
ne se confessaient pas de leurs crimes ou bien parce qu'ils avaient
publiquement renié le christianisme. Comme le montrent clairement
ses écrits et ses propos, Hitler ne se considère plus
comme un chrétien - il se dit même anti-catholique -, et
ce, bien avant d'accéder au pouvoir. Une excommunication papale
aurait peut-être eu du bon.
Peut-être, peut-être pas. Don Luigi Sturzo, fondateur du
Mouvement chrétien démocrate pendant la guerre, dit que
les dernières « excommunications nominatives prononcées
contre un chef d'état », qu'il s'agisse d'Elisabeth Ire
ou de Napoléon, n'ont en rien changé leur politique. Margherita
Marchione va même plus loin en disant que la provocation aurait
« entraîné d'une part une riposte violente des nazis
qui auraient certainement tué bien plus de juifs, et surtout
ceux qui se trouvaient sous la protection de l'Église, d'autre
part une persécution accrue des catholiques ».
Certains survivants de l'Holocauste tels que Marcus Melchior, Grand
Rabbin du Danemark, disent que « ...si le Pape avait été
plus explicite, Hitler aurait sans doute massacré plus de six
millions de juifs et peut-être cent millions de catholiques s'il
en avait eu le pouvoir ». Dans un courrier des lecteurs envoyé
à Commentary suite à la publication d'un extrait de Guenter
Lewy en 1964, Richard M.W. Kempner se souvient de son expérience
à Nuremberg pour dire : « Tout mouvement de propagande
de l'Église catholique à l'encontre de Hitler et du Troisième
Reich n'aurait pas seulement été pur "suicide",
mais aurait accéléré l'exécution d'encore
plus de juifs et de prêtres ».
Une lettre pastorale des évêques des Pays-Bas condamnant
« le traitement injuste et sans merci réservé aux
juifs », a été lue dans les églises catholiques
hollandaises en juillet 1942. Cette lettre qui partait d'un bon sentiment,
et que l'on disait inspirée de Pie XII, connut un revers. Comme
l'écrit Pinchas Lapide : « Le plus triste et alarmant c'est
que plus le clergé hollandais protestait haut, fort et fréquemment
- plus que la hiérarchie catholique et que tous les autres pays
occupés - plus les nazis déportaient de juifs. 110 000
juifs, soit 79 % de la communauté de ce pays, partiront vers
les camps de la mort ».
L'évêque Jean Bernard du Luxembourg, qui séjourna
à Dachau de 1941 à 1942, déclare au Vatican que
: « À chaque fois que des voix s'élevaient pour
protester, les conditions de détention des prisonniers empiraient
». Fin 1942, l'archevêque Sapieha de Cracovie ainsi que
deux autres évêques polonais ayant fait l'expérience
de la férocité des représailles nazies, demandent
à Pie XII de ne pas publier de lettres sur ce qui se passe en
Pologne. Suzan Zuccotti elle-même admet que dans le cas des juifs
de Rome, le Pape « ait pu agir en fonction des juifs cachés
et de leurs protecteurs catholiques ».
Les juifs d'Italie
On peut bien sûr se demander ce qui peut être pire que
l'assassinat de six millions de juifs. La réponse est simple
: le meurtre de centaines de milliers de personnes en plus. Et le Vatican
a fait ce qu'il a pu pour sauver ces victimes potentielles. Le sort
des juifs italiens est devenu le sujet de prédilection des opposants
au Pape, l'échec du catholicisme démontrant soi-disant
l'hypocrisie des prétentions du Pape en matière de morale
aujourd'hui (c'est ce qu'affirme Zuccotti rien que par le titre de son
livre : Under his very Window) (9). Mais le fait est : 80 % des juifs
européens sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale alors
que, dans le même temps, 80 % des juifs italiens ont été
sauvés.
Pendant les quelques mois au cours desquels Rome est occupée
par les Allemands, Pie XII demande au clergé italien de sauver
des vies par tous les moyens. Il existe d'ailleurs un document datant
de 1965 - et auquel on néglige de se référer -
relatant les actions du Pape pendant cette période ; il s'agit
de But for the Grace of God, mémoire de Monseigneur J. Patrick
Caroll-Abbing qui, sous Pie XII, a contribué à sauver
des vies. À partir du mois d'octobre 1943, Pie XII demande aux
églises et aux couvents d'Italie de recueillir des juifs. Ceci
entraîne bon nombre de catholiques italiens à braver les
ordres allemands. Et ce malgré le fait que Mussolini et les fascistes
cèdent aux demandes de déportations émanant d'Hitler.
À Rome, cent cinquante-cinq couvents et monastères abritent
quelques cinq mille juifs. Au moins trois mille se réfugient
dans la résidence d'été du Pape à Castel
Gandolfo. Soixante juifs vivent pendant neuf mois à l'Université
grégorienne, et nombreux sont ceux qui se cachent dans la cave
de l'Institut biblique pontifical. Des centaines de juifs trouvent asile
au Vatican même. Sur des instructions de Pie XII, des prêtres,
des moines et des religieuses, des cardinaux et des évêques
sauvent des milliers de vies. Le cardinal Boetto de Gênes en sauve
au moins huit cents ; l'évêque d'Assise en cache trois
cents pendant plus de deux ans ; l'évêque de Campanie et
deux membres de sa famille en sauvent 961 à Fiume.
Le cardinal Pietro Palazzini, alors Recteur adjoint du Séminaire
romain, cache Michael Tagliacozzo ainsi que d'autres juifs italiens
au séminaire (propriété du Vatican) pendant plusieurs
mois dans les années 43-44. En 1985, Yad Vashem, le mémorial
israélien de l'Holocauste, rendit hommage au cardinal, Juste
parmi les Nations. Acceptant cet honneur, Palazzini dit : « Tout
le mérite revient à Pie XII qui nous a demandé
de faire tout notre possible pour sauver les juifs de la persécution
». Des laïcs ont également aidé et en ont toujours
attribué l'idée au Pape.
Mais le témoignage le plus éloquent reste celui des nazis
eux-mêmes. Des documents fascistes publiés en 1998 et résumés
dans le livre de Marchione Pope Pius XII parlent d'un certain complot
allemand appelé « Rabat-Fohn » devant être
exécuté en janvier 1944 : huit divisions de SS déguisés
en Italiens devaient s'introduire au Vatican et « massacrer Pie
XII et le reste ». Raison spécifiquement invoquée
: « la position pro-juive du Pape ».
Un opposant aux thèses hitlériennes
L'Europe entière est jalonnée de ce genre de témoignages.
Bien sûr, l'Église aurait pu faire plus. Les faits sont
irréfutables : Hitler a bien pris le pouvoir, le guerre a bien
eu lieu et six millions de Juifs ont bien été exterminés.
Mais il faut une bonne fois pour toute se mettre dans l'idée
qu'à l'époque, nazis et juifs savent que Pie XII est le
plus fervent opposant aux thèses hitlériennes.
1) Dès décembre 1940, dans un article de Time Magazine,
Albert Einstein rend hommage au Pape : « Seule l'Église
s'est dressée sur le chemin de Hitler qui voulait supprimer la
vérité. Auparavant, l'Église ne m'avait jamais
passionné. Aujourd'hui je ressens beaucoup d'affection et d'admiration
car elle seule a eu le courage et la ténacité de se battre
pour la vérité intellectuelle et la liberté morale.
Je suis donc forcé d'admettre qu'à présent je loue
sans réserve ce qu'avant je méprisais ».
2) En 1943 Chaim Weizmann, qui deviendra plus tard le premier président
israélien, écrit que « le Saint-Siège prête
son puissant soutien afin d'améliorer le sort de mes frères
persécutés ».
3) Lors d'une rencontre avec le Pape à la fin de la guerre, Moshe
Sharett, le second Premier ministre israélien, dit « mon
devoir était de leur dire merci à lui et à l'Église
catholique au nom de tous les juifs pour tout ce qu'ils avaient fait
dans les pays occupés ».
4) Le Grand Rabbin d'Israël Isaac Herzog envoie un message en 1944
où il déclare que « le peuple israélien n'oubliera
jamais ce que le Pape et ses délégués font pour
nos malheureux frères et soeurs dans les heures les plus sombres
de notre histoire. Ils sont inspirés par les principes de la
religion qui sont les fondements de la vraie civilisation. C'est la
preuve de l'existence de la Providence divine dans ce monde ».
5) En septembre 1945 Léon Kubowitzy, Secrétaire général
du Congrès juif mondial, remercie personnellement le Pape pour
ses diverses interventions et fait don, au nom du Congrès, de
20 000 $ aux oeuvres du Vatican « en reconnaissance de l'aide
apportée par le Saint-Siège aux juifs persécutés
par le fascisme et le nazisme ».
Lorsqu'en 1955 l'Italie fête le dixième anniversaire de
sa libération, l'Union des Communautés juives italiennes
déclare que le 17 avril sera la « Journée de la
Reconnaissance » pour l'aide apportée par le Pape pendant
la guerre.
Le 26 mai 1955 l'Orchestre philharmonique d'Israël se rend au Vatican
pour y interpréter la Septième Symphonie de Beethoven
et exprimer ainsi la reconnaissance éternelle d'Israël envers
le Pape pour l'aide apportée aux juifs pendant l'Holocauste.
Ce dernier exemple est particulièrement parlant. L'Orchestre
philharmonique d'Israël n'a jamais joué la musique de Richard
Wagner (et ce pour des raisons politiques) car il était «
le compositeur de Hitler », le saint patron culturel du Troisième
Reich. Dans les années cinquante le public israélien considère
encore Wagner comme l'un des symboles du régime nazi. Ceci pour
une raison simple : les survivants de l'Holocauste formaient encore
une frange importante de la population israélienne. Il est impossible
de penser que le gouvernement israélien ait pu payer le voyage
de l'orchestre pour rendre hommage au « Pape de Hitler ».
Au contraire, le concert sans précédent de l'Orchestre
philharmonique israélien est un geste unique de gratitude collective
envers un grand ami du peuple juif.
Refuser le détournement de l'Holocauste
Bien d'autres hommages ont été rendus. Pourtant dans
la conclusion de son livre, Suzan Zuccotti rejette les éloges
faits par les juifs à Pie XII. Elle compte pour pervers, mal
informés, voire détournés les dires des hauts représentants
de la communauté juive, des aumôniers et des survivants
de l'Holocauste qui furent témoins de l'aide apportée
par le Pape.
Son attitude est troublante. En effet, le fait qu'elle nie toute légitimité
aux hommages rendus à Pie XII revient à nier la véracité
des témoignages au sujet de l'Holocauste, et cela est tout à
fait déroutant. Elio Toaff, juif italien ayant vécu l'Holocauste
avant de devenir Grand Rabbin de Rome se souvient : « Nous avons
pu, plus que tous les autres, bénéficier de la compassion,
de la bonté et de la magnanimité du Pape pendant les tristes
années de persécution et de terreur alors que tout laissait
à penser que nous ne pourrions pas nous en sortir ».
Le fait le plus troublant c'est que dans les derniers livres parus et
traitant de Pie XII et de l'Holocauste, quasiment aucun n'aborde effectivement
ce thème hormis Hitler, the war and the Pope de Rychlak. Le livre
de Cornwell est une attaque haineuse contre le Pape et celui de McInerny
prend sa défense sans aucun sens critique. Tous ces livres utilisent
les souffrances du peuple juif il y a cinquante ans pour forcer l'Église
d'aujourd'hui à changer.
Et c'est ce détournement de l'Holocauste que nous devons refuser.
Une image nette de Pie XII nous permettrait d'arriver à des conclusions
opposées à celles de Cornwell : Pie XII ne fut pas le
Pape de Hitler, loin de là. Il fut l'un des soutiens les plus
fermes de la cause juive, à un moment où elle en avait
le plus besoin.
John S. Conway, le grand spécialiste des onze volumes des Actes
et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre
mondiale, écrit dans Yad Vashem Studies en 1983 : « Une
lecture approfondie des milliers de documents compilés dans ces
documents ne permet pas de dire que les diplomates du Vatican ont été
guidés par le besoin de se protéger. Au contraire, on
peut y voir un groupe d'hommes consciencieux et intelligents recherchant
la paix et la justice à un moment où la "guerre totale"
foulait aux pieds ces idéaux ». Ces documents auxquels
on ne prend pas la peine de se référer et dont on peut
lire un résumé dans le livre de Pierre Blet Pie XII et
la Deuxième Guerre mondiale, « vont clairement prouver
et convaincre combien Pie XII a vécu la tragédie du peuple
juif dans sa chair et combien il a fait tout son possible pour les aider
» selon les propres paroles de Jean-Paul II devant un groupe de
chefs religieux juifs à Miami en 1987.
On peut lire dans le Talmud que « celui qui sauve une seule vie
sauve l'humanité ». Pie XII, plus qu'aucun autre homme
d'État du XXe siècle, a accompli cela à l'heure
où le destin des Juifs européens était menacé.
Aucun autre Pape n'avait été autant loué par les
juifs avant lui, et ils ne se sont pas trompés. Leur gratitude
ainsi que celle de tous les survivants de l'Holocauste prouve que Pie
XII fut véritablement et profondément un Juste parmi les
Nations.
(*) Texte original anglais publié dans The Weekly
Standard Magazine du 26 février 2001. Traduction de Caroline
Lecerf-Pajot pour la DC. Sous-titres et notes de la DC.
Les ouvrages cités en anglais n'ont pas été, à
notre connaissance, traduits en français (NDLR).
(1) Le Pape et Hitler, Histoire secrète de Pie XII de John Cornwell,
Albin Michel. Le titre original en anglais est Hitler's Pope, mot à
mot, « Le Pape d'Hitler »
(2) Pie XII et la Seconde Guerre mondiale de Pierre
Blet, Perrin 1997.
(3) L'Église et les nazis, 1930-1965 de Michael Phayer, Liana
Lévi.
(4) Pie XII et le 3e Reich de Saul Friedländer,
Seuil 1971.
(5) DC 1938, n. 885, col 1459-1460.
(6) DC 1937, n. 837-838, col 901-936.
(7) DC 1939, n. 907, col 1251-1275.
(8) Col 3, 11.
(9) On pourrait traduire ce titre par « Juste sous
ses fenêtres ».
La documentation catholique N° 2266 du 17/03/2002 - L'Église
dans le monde - page 289 - 5925 mots.
PS : Le rabbin
David Dalin est, depuis cet article, l'auteur du livre The
Myth of Hitler's Pope: How Pope Pius XII Rescued Jews from the Nazis publié
chez Regnery Publishing, Inc. en juillet 2005
PS2 : Infos sur le
live de John Cornwell : Le pape et Hitler :
http://www.sitedemarie.com/dossierpie12.htm
|